Terroir

Le vignoble de Château Haut-Brion est situé sur la commune de Pessac, à quelques kilomètres au sud-ouest de Bordeaux. Il fait partie de l’appellation Pessac-Léognan, au nord de la région viticole des Graves de Bordeaux. Château Haut-Brion est le seul à avoir la double distinction de Premier Grand Cru Classé en 1855 et Cru Classé de Graves.

La naissance d’un mythe

C’est sur une terrasse dominée par deux petites croupes et délimitée par deux ruisseaux que, très tôt dans l’histoire, les Hommes vinrent et découvrirent les vertus de ces minuscules cailloux de quartz nommés « graves ». Déjà, à l’époque gallo-romaine, la notion de terroir émergeait. Elle fut ensuite entérinée à Burdigala (Bordeaux) par l’identification sous le toponyme « Haut-Brion » de cette terrasse, à la fois dans les manuscrits médiévaux et cartes anciennes. La légende était née… et avec elle la notion nouvelle de microclimat et d’une terre ayant le potentiel de produire des vins à la qualité incomparable.

Ces graves mêlées au sable sont la composante principale de notre sol.
Beaucoup vinrent le scruter à travers les âges, tels John Locke ou bien
Thomas Jefferson, tentant de percer le mystère
d’un sol si pauvre engendrant de si grands vins.

Le singulier terroir de graves de Haut-Brion

La propriété fait face à Château La Mission Haut-Brion et partage avec lui cette vaste terrasse de belles graves dénommée Haut-Brion sur les cartes et chartes anciennes.Ces graves qui participent à la valeur viticole du sol de Château Haut-Brion sont de petits cailloux, formés de différentes variétés de quartz. Les sols de graves reposent sur un sous-sol unique d’argile, de sable, de calcaire et de faluns (calcaire coquillé) établis à partir de la fin de l’ère tertiaire, puis durant le quaternaire tout au long des épisodes glaciaires.
D’une épaisseur variant d’une vingtaine de centimètres à plus de 3 mètres, les dépôts de graves forment des croupes bénéficiant d’une excellente exposition, aux pentes assurant un drainage naturel renforcé par un réseau hydrographique important de petits cours d’eau, comme le Peugue ou le Serpent, affluents de la Garonne.

Le vignoble s’étend sur 51 hectares, 48 sont plantés de cépages rouges
(merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc et petit verdot)
et près de 3 en vignes blanches (cépages sémillon, sauvignon blanc et sauvignon gris).

Un îlot de biodiversité

La protection de l’environnement est très ancienne, liée à la protection du terroir, transmise de génération en génération. Celle-ci passe par le respect des sols et de leurs caractéristiques, la limitation des interventions, l’absence d’insecticide. Château Haut-Brion dispose d’une surface arborée de 4 hectares, dont un parc de 3,5 hectares qui abrite une grande diversité d’espèces d’oiseaux, dont certaines patrimoniales, comme le Serin de Cini. Chaque année, un inventaire des groupes faunistiques est réalisé. L’inventaire récent a dénombré plus de 40 espèces, dont la grande majorité est nicheuse. Parmi elles, 14 espèces patrimoniales et 28 espèces protégées ont été décomptées. Près de 265 taxons d’insectes et invertébrés ont également été recensés, dont certains à statut de conservation tels que le Grand Capricorne, le Lucane cerf-volant ou encore des abeilles sauvages comme Andrenideae. Cette diversité est renforcée par la surface importante du parc ainsi que la variété des habitats présents, avec des espaces boisés entretenus couverts, semi-ouverts, des espaces fleuris, des ronciers. Le mode de gestion doux des espaces boisés appliqué à la propriété est également crucial puisque nos parcs et nos vignes s’insèrent dans des corridors écologiques et des réservoirs de biodiversité présents de l’agglomération bordelaise. Ainsi, certains déchets verts sont laissés sur place pour abriter les insectes, les petits mammifères et reptiles, tandis que les fauches sont pratiquées le plus tardivement possible.

Préservation des sols

À Château Haut-Brion, la préservation des sols est au cœur de nos pratiques viticoles. Nous favorisons un enracinement profond de la vigne et maintenons un couvert végétal spontané le plus longtemps possible pendant l’hiver pour réduire l’érosion des sols. Les interventions mécaniques sont limitées en profondeur et en fréquence, et un amendement annuel par l’apport de compost est fait en fonction des besoins : chaque parcelle ne reçoit que le strict nécessaire. Le compost utilisé est produit à la propriété, à partir des sarments de taille et après un cycle de compostage de huit mois. En 2024, des mesures de conductivité ont été entreprises sur l’ensemble du vignoble pour affiner notre connaissance des sols et améliorer notre carte pédologique.